Enjeux à considérer avant de dénoncer 

Dénoncer publiquement peut être un processus très libérateur, il a aussi le potentiel d’être éprouvant pour la personne survivante. Vous pourriez avoir envie de prendre le temps d’évaluer les enjeux liés aux dénonciations publiques afin de pouvoir faire le choix le plus éclairé possible. Peu importe votre décision, on vous trouve hot, full badass et plein.e.s de courage. 

 

Sécurité et anonymat

Mallgré le fait qu’une dénonciation est anonyme, il peut être important de se questionner si l’agresseur.e risque de se reconnaître ou encore si certaines personnes risquent de vous reconnaître. Dans un tel contexte, votre anonymat pourrait être mis en danger, ainsi que votre sécurité. Vous pouvez donc réfléchir à la quantité de détails que vous souhaitez mettre dans votre témoignage.

Si vous croyez que vous risquez de vous faire identifier, mais que vous souhaitez tout de même dénoncer, vous pouvez réfléchir aux éléments suivants : 

  •  Évaluer s’il y a un risque pour votre intégrité physique ou psychologique
  • Considérer les risques de harcèlement si l’agresseure ou son entourage connaît votre adresse ou peut vous contacter
  • Penser à informer des personnes de confiance dans votre entourage qui peuvent vous accompagner, vous soutenir et rester avec vous si vous craignez pour votre sécurité
  • Considérer les risques d’exclusion si vous partagez le même entourage que votre agresseur.e 

 

Mise en demeure et accusations de diffamation

Un des outils que les agresseur.e.s ont utilisé dans le passé pour faire taire les personnes survivantes est la mise en demeure ou l’accusation de diffamation. 

Mise en demeure

En colère de s’être fait dénoncer, une personne agresseure peut avoir diverses réactions violentes, dont celle d’intenter des poursuites  judiciaires contre la survivante en affirmant qu’elle relaie de la fausse information à son égard. 

Dans le cas des dénonciations, la mise en demeure est généralement un document envoyé par l’agresseur.e ou son avocat.e à la personne survivante (ou aux groupes qui diffusent les dénonciations) exigeant le retrait du texte de dénonciation dans lequel son nom est mentionné. C’est une lettre qui vise à faire peur et qui fait surtout office de menace. Ça revient à dire : si tu ne retires pas ton témoignage, je vais te poursuivre. Or, même une mise en demeure ne signifie pas que la personne va entamer des démarches judiciaires par la suite (surtout que ça risque de lui coûter cher). 

Puisque c’est à la personne ayant envoyé la mise en demeure de prouver que le document a bien été reçu, on vous conseille d’être vigilant.e.s si vous recevez des messages ou pièces jointes de la part de l’agresseur.e, de son entourage ou de personnes qui vous sont inconnues. Sans accusé de réception, si la lettre n’a pas été envoyée par huissier ou courrier recommandé, il lui sera difficile de prouver que vous l’avez reçue. 

Si vous recevez une mise en demeure et que ça vous inquiète, nous vous recommandons de vous informer sur vos droits, de demander un avis juridique avant de faire quoi que ce soit ou d’agir dans l’urgence. L’agresseur.e mise sur votre crainte des poursuites pour vous réduire au silence. 

Diffamation

Il peut arriver que certain.e.s agresseur.e.s décident d’aller encore plus loin avec leur réponse violente en entamant un processus judiciaire en diffamation pour atteinte à la réputation contre vous. C’est relativement moins fréquent, étant donné que c’est un processus long et coûteux, mais ça peut arriver. Si jamais c’est votre cas, rappelez-vous que c’est à l’agresseur.e de prouver que c’est bien vous qui êtes auteurice du témoignage. Nous vous recommandons fortement de consulter un.e avocat.e si vous vous retrouvez dans cette situation.  

 

Backlash

Lors de dénonciations d’agressions sexuelles, il est extrêmement fréquent qu’une réaction sociale violente et réactionnaire s’ensuive: remise en question de la véracité du témoignage ou de la légitimité de la démarche, protection de l’agresseur.e, discrédit de la survivante, menace de représailles, attaques anti-féministes, etc.

Même s’il n’y a aucun espace pour ces manifestations de la culture du viol sur notre plate-forme, il est toutefois possible que vous vous retrouviez confronté.e à ce type de propos vidange ailleurs (sur les réseaux sociaux, dans votre entourage, dans les médias…). Vous pourriez vouloir réfléchir à si vous vous sentez prêt.e à ça, ou encore prendre des décisions en conséquence pour vous protéger (par exemple, éviter d’écouter la radio et d’aller sur Facebook, passer du temps avec vos allié.e.s, préparer une riposte féministe badass avec un groupe d’ami.e.s, vous faire une escouade bat de baseball…). 

 

Notre plate-forme est sécuritaire, mais pas à 100%

Même s’il est très important pour nous d’assurer la sécurité, l’anonymat de toutes les personnes survivantes et que nous avons mis en place une structure en ce sens, il ne nous est pas possible de garantir une sécurité complète en cas d’attaque de notre plate-forme.